Le Projet Melqart de Hervé Croenne

Nous avons tous au fond de nous un rêve, un idéal. Cet idéal, nous cherchons tous l'atteindre en travaillant, en améliorant no condition, en repoussant sans cesse n propres limites. Certains rêves ne concernent que nous et notre propre entourage, d'autres ont une portée beaucoup plus universelle. Romain, Béatrice et Bertrand font partie de ces hommes et de ces femmes qui mettent leur temps et leur talent au service d'une cause.

Les trois héros, scientifiques au CNRS, vont mettre au point u invention qui veut révolutionner le monde des transports. Ce mode de transport, trop en avance pour son époque, risque de mettre en pér11 les économies de tous les pays ou même d'attiser des convoitises. Le monde est-il prêt à accueillir Le projet Melqart ?
Hervé Croenne, informaticien de 36 ans, ancien militaire de carrière dont c'est le deuxième roman, entraîne ses lecteurs dans un futur pas si éloigné que cela en posant des questions simples : Qu'arriverait-il si une invention trop en avance sur son temps venait à être commercialisée ? L'agitation faite autour de cette invention risquerait-elle de compromettre l'économie mondiale ? Qui aurait intérêt à étouffer l'affaire ? Hervé Croenne dans une fiction qui mêle science-fiction et actualité tente d'y répondre.
Extrait du livre :

Romain regarda sa montre pour la première fois depuis le début de l'après-midi. Il fut surpris de constater que le cadran de sa Swatch marquait 21 heures. Il se dirigea vers son bureau où il essaya de trouver son téléphone portable. Sous une pile de papier contenant des formules mathématiques et un ensemble de graphiques, il vit le voyant rouge de sa messagerie vocale qui clignotait.
- Flûte, Éloïse, se dit-il.

Il écouta les trois messages en se sentant coupable d'avoir oublié leur rendez-vous. Au fur et à mesure que les messages se succédaient, le ton d'Éloïse devenait de plus en plus agressif. Le dernier notamment lui signifiait la fin de leur courte idylle. Finir une histoire d'amour à cause d'un lapin dans un restaurant lui paraissait difficile à admettre. Mais Romain était comme cela depuis qu'il avait trouvé sa voie. Depuis l'âge de huit ans, il avait voulu devenir chercheur. En découvrant toute une série de reportages sur une chaîne du câble, il avait dit à sa mère que lorsqu'il serait grand il serait chercheur pour la NASA. Il venait d'une famille modeste, ses parents ne pouvaient pas lui offrir les moyens qu'il demandait. Son premier Noël après ses huit ans fut le plus beau jour de sa vie. Toute sa famille avait commandé au Père Noël une panoplie complète du petit chimiste. Ses yeux s'étaient illuminés comme s'il avait vu en personne le vieux mon­sieur sur son traîneau et ses parents avaient compris que leur sacrifice valait bien ce regard. Il les avait embrassés tellement fort que sa mère eut mal aux dents pendant quelques jours.

Il prit sa boîte et alla s'enfermer dans sa chambre. Les jours qui suivirent, il les passa dans sa chambre alors que ses autres frères le réclamaient pour jouer dans la neige. Depuis ce jour, Romain se détacha chaque jour un peu plus du genre humain et de sa famille pour se consacrer à sa passion et à ses études. Il passa son adolescence dans les laboratoires du collège et de son lycée. Alors que les autres garçons de son âge regardaient des clips vidéo à la télévision où encore jouaient à la dernière console de jeu à la mode, lui ne s'occupait que d'expériences chimiques ou physiques. La télévision pour lui n'était l'occasion que d'en connaître un peu plus sur les découvertes scientifiques de son temps. Ses parents s'étaient abonnés à un bouquet satellite et à une chaîne de télévision relatant des épisodes de la course aux étoiles ou des portraits des grands savants du siècle précédent. Une autre chose l'intéressait aussi sur le câble : les séries de science-fiction, Code Quantum, Star Trek, Sliders où les héros pouvaient bénéficier des technologies de pointe pour vivre des aventures extraordinaires et donner un sens mathématique à chaque chose.

Ses résultats scolaires faisaient la fierté de ses parents et il avait toujours été considéré comme leur chouchou. Ses deux autres frères étaient des enfants comme les autres qui faisaient des activités de leur temps. Le sport, Romain ne le connaissait qu'au travers des matchs de football que ses frères aimaient regarder, lui faisant rater quelques épisodes de ses séries préférées.
 
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